Ateliers Citoyens

L’Atelier Habitant et Permanent sur la Ville… C’est parti

Le 17 mai à 18h à la Librairie Scrupule : première réunion de construction

Vous êtes plein-e d’inconnues, voire même traversé-e-s de quelques doutes, sur ce qui ce trame pour le devenir de notre ville dans l’équipe « citoyenne » de la nouvelle municipalité. Nous aussi !

Mis à part le ralentissement budgétaire de la frénésie équipementière, un programme électoral sans vision pour la ville (pardon, la « métropole douce »). Une liste citoyenne composée pour beaucoup de professionnel-le-s en cabinets libéraux (médecine, architecture…) et spécialistes du commerce (pour une liste citoyenne, cf. http://m.rue89.com/#/news/251062, http://www.lemonde.fr/le-magazine/article/2014/04/18/tous-maires-de-saillans_4402954_1616923.html#no_mobile). Sans compter, une adjointe architecte qui nous repropose la prophétie des starchitectes du « projet 2040 » de l’ancienne équipe placardisée.

L’inconnue annonce un arrière goût de déjà vu. Et la démocratie va certainement continuer à en pâtir (« Je serai Maire à plein temps », mais accessoirement aussi Président de l’Agglo).

C’est pourquoi nous vous invitons à participer à la construction de l’Atelier Habitant Permanent sur la Ville, le 17 mai prochain à la Librairie Scrupule (26, boulevard Figuerolles), de 18h à 20h30. Notamment en prévision de ses deux premières séances, ludiques et festives : le samedi 31 mai (Tournée des Grands Ducs : marche lente mais active par les chemins des grands ou petits projets inutiles, de la session immobilière à la promotion pour un euro ou presque, de l’offre culturelle pour les classes créatives…) et le samedi 28 juin (Pot de Terre contre Pot de Fer dans un parc destiné à être notre « Central Park » !).

Venez nombreux-ses.

Im-pausons nous !

Si citoyen et habitant sont des mots qui ont encore un quelconque sens pour vous. Si vous-même vous croyez encore un peu dans une autre forme de démocratie, réelle, directe et active… alors l’Atelier Habitant Permanent sur la Ville organisé par 4020 est pour vous.

Notre collectif est d’abord réuni par une volonté de faire de la politique autrement, hors de toute soumission aux seuls cadres de la vie politique professionnelle et instituée, en cherchant à faire reconnaître la valeur et le pouvoir d’agir de tou-te-s, loin des expert-e-s patenté-e-s. C’est la raison d’être de cet atelier qui se déroulera en 4 à 6 journées entières, sur 2014.

Il est venu de l’interrogation suivante : pourquoi une telle pauvreté du débat et des programmes électoraux sur et pour la ville globale et son territoire d’appartenance ?

Attirer, faire venir… pour quoi faire ? Bâtir, construire, équiper toujours et encore… mais, quoi et pour qui ? Croître, développer… « aller vers la Mer », mais à quelle fin véritablement ? Se noyer ? Mais dans quoi ? Dans le médical, les biotechnologies, le tourisme d’affaires et les musées ?

Quels logements, pour qui et où, lorsque les quartiers populaires crient famine, et que les résidences sorties de terre ailleurs trient socialement les populations (ex : des pauvres à Port ou Parc Marianne ?) ?

Quels transports lorsque tout tramway est évidemment l’outil premier du nettoyage social de la ville, en servant les intérêts de la promotion immobilière privée ? Lorsque gare TGV, l’A9 et Fréjorgues (et sa desserte annoncée de la ligne 4 du tramway) servent toujours d’abord les mêmes publics : le tourisme des portes monnaies et des attaches et case ?

Sans compter, bien sûr, la nature… urbaine, celle sous cloche pour les joggers ou ornementée pour les loisirs du centre-ville (Miroir d’eau) ?

En fait, la pauvreté des débats et plus encore des visions proposées est le fruit soit d’une inculture de nos politiques sur les mécanismes en place d’assez longue date : frénésie urbanistique et architecturale pour accroître la rente de situation et répondre aux exigences des flux de capitaux d’une économie du symbole et de sa communication (« The place to be »). Soit, et c’est le plus probable, du fait d’un soutien non dit à ces processus de croissance effrénée qui tiennent lieu de modèle économique, soutien masqué derrière l’enfumage communicationnel (Cité du Corps ?).

L’Atelier Habitant et Permanent sur la Ville vise alors à poursuivre l’effort de réflexion et à mettre en application le Projet Alternatif pour la Ville, élaboré grâce à 5 temps d’échanges avec en cumulé plus de 300 habitant-e-s entre juin et décembre 2013.Ce projet non seulement s’accorde sur quelques dérives de notre ville. Mais surtout, il a développé une alternative puissante et cohérente, produite collectivement à l’échelle du grand territoire de Montpellier (http://issuu.com/daphnevialan/docs/fascicule_definitif-140130?e=0).

Cette alternative prône clairement certes un ralentissement, mais plus encore un apaisement de la ville, par et pour sa réhumanisation. Loin de la métropole dorénavant maquillée en pôle métropolitain, réhumaniser c’est une orientation politique claire : non plus grossir sans fin depuis la vente à la découpe et la promotion immobilière, mais grandir de l’intérieur (mûrir) par la richesse humaine et dans le respect des besoins sociaux et écologiques des habitant-e-s de Montpellier et de son territoire d’appartenance.

Ce que l’arrêt de quelques grands chantiers onéreux ne saurait représenter (Oz, T5…), surtout lorsque notre premier édile a été de toutes les connivences pour leur décision, et lorsque il défend à ce point l’intérêt des équipements « structurants » : « concilier deux ambitions… celle des grands équipements, des grands quartiers et l’échelle de la vie quotidienne, des usagers de la ville » (MNV n°388, avril-mai 2014) ; « c’est que la Ville puisse combattre à armes égales avec les autres cités planétaires pour les années à venir » (Direct Montpellier Plus du 27 mai 2013). « Montpellier à la Mer », desservir Fréjorgues par le T4, développer les musées… en voici semble-t-il le nouveau crédo… structurant.

L’orientation préconisée par le Projet Alternatif passe par (1) un autre modèle de développement, endogène, fondé sur des activités de l’économie sociale et solidaire, sur l’écologie de proximité, l’entraide par la fabrication… ; (2) par une repolarisation urbaine et relocalisation économique à l’échelle du grand territoire, d’abord en fonction des besoins des habitant-e-s d’ores et déjà installé-e-s, des ressources territoriales d’ores et déjà identifiées ; (3) et, non le moindre, par une citoyenneté active, qui va donc bien au-delà des seuls lieux-dits et dispositifs officiels de la participation institutionnelle (conseils de quartier, conseil de développement, budget participatif…).

C’est le but premier de l’Atelier Habitant Permanent sur la Ville : accompagner et promouvoir collectivement une diversité de formes d’actions, concrètes. Et, pour cela réunir le plus grand nombre d’initiatives partageant cet objectif : résistances sociales (sur la question du logement par exemple), combats locaux (sur des projets inutiles), luttes écologiques, par exemple pour d’autres rapports à la terre… N’en déplaise à certains, Montpellier est, à ce jour, l’un des terreaux les plus fertiles en France.

Sur ce terreau, deux thèmes d’actions sont apparus essentiels pour commencer à réaliser le projet de ré-humanisation car au fondement de la dérive néo-libérale : les cibles immobilières de la construction et les conceptions de la nature.

Sur la question de la construction immobilière, il ressort du Projet Alternatif la nécessité de maîtriser la spéculation foncière et les bulles immobilières par des politiques volontaristes de propriété publique du foncier et de l’immobilier ; de développer l’habitat participatif et l’auto-construction, comme cela se fait en Allemagne, au Brésil et à plein d’autres endroits ; et de réinvestir l’espace public d’une culture populaire (ex : commerces éphémères et ambulants) et de la gratuité (libérer les places des terrasses pour l’organisation d’agoras et de forums).

C’est l’objet de la tournée des Grands Ducs le 31 mai prochain, avant un autre temps, en septembre, dédié plus spécifiquement au thème du logement.

La question de la nature en ville découle quant à elle de la nécessité, martelée dans le Projet, de réinvestir les espaces de nature en ville pour leur redonner, loin des usages cosmétiques de la société des loisirs et de leurs grands parcs (le fameux modèle Central Park), une fonction productive d’entraide et de solidarité (ex : potagers publics) ; pour alors venir soutenir d’autres productions agricoles, locales et vivrières, en développant notamment les marchés dédiés, mais plus encore d’autres filières, locales, de distribution ; et ainsi pour développer vraiment une autre modèle économique : celui de l’économie sociale et solidaire.

Cette deuxième journée doit particulièrement aider à montrer que la seule opposition politique à l’équipement (ex : tramway) d’un parc urbain (ex : Montcalm), pour uniquement défendre la sanctuarisation végétale, ne permet pas d’avancer dans les débats sur la ville aujourd’hui. Cette orientation passe encore largement sous silence le fait que le modèle productiviste de la ville néo-libérale a besoin de la « nature urbaine » pour rendre acceptables ses projets, et, pour se faire, exclut (naturellement) d’autres types de rapports à la nature, susceptibles de contrarier ses plans. La nature est, par nature, une terre nourricière, qui refait lien entre nous et en nous. Reconstruire un modèle endogène est pourtant, à l’ère des crises écologiques, économiques et alimentaires, essentiel lorsque l’on prétend parler de transition écologique des villes.

Après la tournée des Grands Ducs, le 28 juin prochain ce sera le pot de terre (potager) contre le pot de fer (Central Park) ! Tout ceci en associant de nouveau une multitude de mouvements partageant cet objectif.

Cette deuxième journée permettra par la même de porter une autre mesure préconisée par le Projet Alternatif : la nécessité absolue d’une réduction des déplacements (puisque Montcalm a aussi été un temps le terrain de jeu du débat sur le fameux T5), en arrêtant de polariser certaines activités (parcs technologiques, centres commerciaux…), avec quelques actions éprouvées, à l’exemple d’une journée par semaine sans voiture dans plusieurs quartiers, comme cela se fait déjà dans plus de 20 grandes agglomérations à l’étranger.

Le contenu et l’organisation de ces deux premières journées seront débattus lors de notre réunion du 17 mai, de 18h à 20h30 à la Librairie Scrupule. Venez nombreux-ses.

Im-pausons nous !

Discussion

2 réflexions sur “L’Atelier Habitant et Permanent sur la Ville… C’est parti

  1. Bonjour, pourriez vous me confirmer la date du rdv à Figuerolles, le vendredi 16 mai ou samedi 17 mai ? (ce n’est pas la même qui apparaît dans le mail et sur le site..!)

    Publié par Myriam | 9 Mai 2014, 18 h 38 min
  2. Reconnaissons les travaux de Lucie LECHERBONNIER & Simon ROBERT qui « expliquent » MONTPELLIER – Le droit de savoir des citoyens est à la source de la légitimité des journalistes : LA RESPONSABILITE qui leur incombe est de créer les conditions de cette autonomie politique des individus sans laquelle le collectif démocratique n’est qu’une imposture ou une mascarade. » EDWY PLENEL

    Ce reportage conforte une réflexion de Pierre Joliot en apportant une réponse à la situation économique et sociale de Montpellier mais il n’est pas trop tard: « Une société qui survit en créant des besoins artificiels pour produire efficacement des biens de consommation inutiles ne paraît pas susceptible de répondre à long terme aux défis posés par la dégradation de notre environnement. »

    A VOIR et à revoir parce que ce n’est qu’un début…: http://youtu.be/dKLa66r_wa4

    Publié par Espace Europeen Montpellier | 16 Mai 2014, 20 h 21 min

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