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Le parc Montcalm : retour sur la réunion du Forum Citoyen de l’EAI le 25 février.

 Capitalisme urbain et démocratie d’élevage, encore et toujours

L’avenir du parc Montcalm s’est affirmé comme l’un des enjeux premiers des élections municipales. La campagne entre en campagne. Et le Forum citoyen de l’EAI a donc invité à venir débattre les différents candidats, mardi 25 février. Résultat des courses : 22 présents, dont 1 tête de liste et 3 représentants d’autres. En se réclamant de l’initiative participative de la municipalité en 2012 et 2013, des ateliers et balades urbaines (cela ne vous rappelle rien ?), donc de la concertation officiellement, ce Forum ne pouvait selon nous produire autre chose.

Premier constat, le PS soutient les rêves en béton des promoteurs. Forts de cet appui, ces derniers affirment se battre pour faire face à l’urgence des besoins de logements, en pensant bien sûr à nos chers enfants. Les promoteurs sont des philanthropes, et les élus sont habités, obsédés, par la question des conditions de vie des pauvres et par le péril écologique… Main dans la main, et surtout le cœur sur la main, l’alliance entre le public et le privé, les fameux PPP, conduisent à la félicité. Du coup, le second couteau de la liste de Moure, visiblement architecte (spécialiste ès ronds points), a monopolisé la parole pour asséner des fulgurances telles que : « le citoyen a une vue partielle et partiale de la ville. L’ingénieur, l’élu doit gérer la globalité de la ville ». Complété par un autre brillant couplet, sur la nécessité de la pédagogie des masses et de l’éducation des consciences. Les alliés écologistes s’en sont tenus à un silence honteux (comme sur Notre Dame des Landes), croyant encore aux chimères des promesses électorales, pour des postes de peu de responsabilité. Enfin, le Front de Gauche, à travers l’une de ses représentantes, en appelle à une « vraie participation citoyenne », avec un atelier permanent populaire et citoyen d’urbanisme… On ne lui répétera jamais assez que l’urbanisme est devenu la police de l’espace, l’outil premier du capitalisme urbain, et que la démocratie d’élevage en est son levier principal. C’est sur le devenir de la ville dans son grand territoire que le plus grand nombre doit d’abord exprimer ses envies, ses croyances et ses imaginaires. C’est une organisation du contrôle social de l’action politique qu’il convient d’abord de garantir.

Le Forum citoyen s’attendait à quoi d’autre en se réclamant de l’initiative municipale, à part à une instrumentalisation politique de l’événement et un boulevard pour des discours d’un autre temps. Comment voulez-vous ouvrir vraiment le débat lorsque des intérêts bien sentis sont dorénavant abrités par les apparats de la communication, en l’occurrence ici par les dires de nos starchitectes de Milan (2040) qui ont définitivement entériné le modèle sous cloche de Central Park (son caractère chatoyant et ses caméras de surveillance) ? L’appel du Forum à ne pas enfermer le débat dans ces seules questions n’a logiquement pas fait écho. Bref, par le fonctionnement bien huilé des politiques locales, nous assistons à une course à l’échalote participative, et ce faisant, puisque cette participation instituée est un instrument du pouvoir, à une prise en étau de la citoyenneté active.

Du coup, qui a parlé une seule seconde des Guerrilla gardeners, des Incroyables comestibles ou des Bergers urbains… mouvements qui se diffusent à une vitesse folle dans nombre de villes, comme les mauvaises herbes ? Qui, mentionne les initiatives d’auto-construction (à part le NPA), les coopératives habitantes, les épiceries solidaires ou encore la communalisation du foncier… que l’on retrouve discutés voire mis en œuvre aux 4 coins du territoire national, mais très souvent hors les métropoles ? Où sont les villes en transition qui se développent à l’étranger ? Inconnu au bataillon. Et surtout, qui, à Montpellier, parle de capacitation citoyenne, du community organizing, du réseau « Pouvoir d’agir », du collectif Graines de France ou encore de la création récente de la Coordination citoyenne…? A ce débat, personne. Bref, à quoi servent de telles parodies de démocratie sinon à masquer la réelle alternative à cet enfumage généralisé et à ce déni obscène de la parole habitante ?

Si vous souhaitez commencer à en sortir, sur la base d’expériences concrètes, d’initiatives démocratiques ayant porté leurs fruits, nous vous invitons à lire le projet alternatif, social et écologique, élaboré par des habitants réunis dans le cadre de l’initiative 4020.

Im-pausons nous !

Métropole, le mot pour faire taire les citoyens

Métropole! Le lexique réduit du personnel politique et de ses nègres s’est enrichi d’un mot. Cela n’est pas si commun, les dernières années nous ont montré comment le vocabulaire des élites pouvait se réduire, tant quantitativement, que qualitativement. De moins en moins de mots, et de moins en moins précis (gouvernance, projet, développement durable, bonnes pratiques…), une quarantaine de termes composent la novlangue. Cela rend facile son apprentissage, et celui ci permet dans le même temps de devenir bilingue, de pratiquer le sabir de l’empire, le basic english fièrement brandi par les diplômés des business schools of ripaton les panards (ce vocabulaire étant composé pour l’essentiel d’anglicismes). L’érosion du sens accompagne cette réduction lexicale, par exemple, « initié » en novlangue signifie commencé et non plus quelqu’un à qui un secret ou un mystère a été révélé, transmis. En ce qui concerne métropole, une fois n’est pas coutume, ce vocable ressort du français, et il possède un caractère de vraisemblance. Est ce une bonne nouvelle ? Tiendrions-nous là le signe d’un retour à la précision dans l’usage de la langue ? Lire la suite

Compte-rendu du meeting du 6 février 2014, en présence de candidats aux municipales

Le 6 février 2014, le meeting du collectif Montpellier 4020 a réuni pendant 2h30 une 100aine de personnes. Plusieurs candidat-e-s étaient présent-e-s, co-listier-e-s et représentant-e-s officiel-le-s de partis : Thomas Balenghien (NPA), Anne Brissaud (UDI), Jacques Domergue (UMP), Muriel Ressiguier (Front de Gauche), Philippe Saurel (ex Socialiste), Francis Viguier (Front de Gauche). Le cabinet de Jean-Pierre Moure était représenté, sans prendre la parole.

L’objectif du meeting était de présenter le fruit du travail collaboratif de 300 habitant-e-s et citoyen-ne-s de Montpellier et de sa région, réuni-e-s en 5 ateliers de 2h30-3h chacun, entre juin et décembre 2013, complétés d’enquêtes de terrain et de commentaires sur le site. Puis d’en débattre. Lire la suite

Le Projet alternatif des habitants – citoyens de Montpellier et de sa région pour leur ville

Prendre le temps, reprendre la ville.

L’attractivité, la compétitivité, l’innovation technologique, la croissance sans fin et les « grands » projets de notre ville… vous donnent de l’urticaire ?

Vous ne supportez plus de voir votre ville vendue comme un pot de yaourt sur les abribus ou dans les journaux coûteux et obscènes de l’agglo ? « Montpellier, the place to be » ou Unlimited vous sortent par les trous de nez ?

Et surtout, vous en avez ras-le-bol d’être pris pour des imbéciles lors des concertations officielles et des prospectives hors sol et hors temps ? Vous aimeriez vous aussi faire la une de l’actu et pas simplement être la risée des pseudo concertations de la démocratie d’élevage, sur des projets déjà ficelés ?

Toujours dans le but de remettre la ville en débat politique et ne pas le laisser aux mains des techniciens et de la communication, omniprésents dans les équipes dirigeantes, nous sommes heureux de vous proposer le projet alternatif élaboré avec les habitants – citoyens pour Montpellier, son agglomération et sa région.

Après 5 ateliers de débats et de production tenus de juin à décembre 2013, ce projet sera présenté en détail lors du meeting organisé par le collectif Montpellier 4020 en présence de plusieurs candidats à l’élection municipale ayant accepté de venir débattre de la ville et de son devenir avec des habitants et citoyens, des militants associatifs et politiques, le jeudi 6 février, 20 heures, Salle Guillaume de Nogaret, Espace Pitot, à Montpellier.

Le fascicule ci-dessous en livre déjà l’essentiel.

Le fascicule est téléchargeable ici : Projet alternatif – Montpellier 4020

Il comprend non seulement l’avis de tous les participants sur l’évolution de notre ville, et d’abord ses dérives : marchandisation, croissance effrénée, grands projets inutiles, gabegie publique, communication démesurée, déni démocratique… Mais surtout, loin de vouloir seulement critiquer, il développe l’alternative qui a été produite collectivement à l’échelle du grand territoire de Montpellier.

Cette alternative, qui présente également illustrations et cartes, prône clairement un ralentissement et un apaisement de la ville, pour sa réhumanisation.

Loin de la métropole vantée par toutes les équipes dirigeantes, ceci passe en priorité par une citoyenneté active et par d’autres liens entre les gens, non plus ceux de la consommation permanente et des modes de vie marchandisés, mais ceux de l’entraide sociale et de la solidarité, de la convivialité ainsi que d’une réelle sobriété, non pas énergétique par des normes techniques mais des manières de vivre. D’ailleurs, leurs initiatives ne cessent de se développer à Montpellier et dans sa région.

Ces horizons ont une cohérence indéniable, et sont tout à fait atteignables, à brève échéance en vue de faire face aux crises économique et écologique. Une autre orientation politique de l’économie géographique est bien proposée : non plus grossir sans fin depuis la ville marchande, mais ré-ancrer la ville dans la richesse des territoires qui l’accueillent, et ce dans les limites de ses ressources sociales et naturelles, pour sa propre subsistance.

A condition que les partis politiques en aient le courage, et fondent enfin autrement les politiques du logement, de l’emploi, des transports, de l’espace public, de l’environnement… Partir définitivement des besoins des habitants, et des ressources locales. Faire que les acteurs publics retrouvent bon sens et simplicité, de même que réflexion dans l’action. Enfin, entrer vraiment en transition écologique, et cesser de toujours plus exploiter l’arrière-pays et le littoral.

Dans ce champ des politiques, un grand nombre d’actions sont alors proposées et attendues, notamment :

  • rendre les dispositifs participatifs existants réellement participatifs (conseils de quartier, conseil de développement…) et surtout en créer bien d’autres, vraiment dotés de pouvoirs (atelier habitant et populaire permanent sur la ville, avec de réels moyens) ;
  • réinvestir la nature dans la ville, loin du bucolisme des grands parcs et vers une culture spontanée de la plantation et de l’entretien, du don et de l’entraide ;
  • produire et soutenir d’autres productions agricoles, locales et vivrières, en développant notamment les marchés dédiés, mais plus encore d’autres filières de distribution ;
  • développer sincèrement les activités de l’économie sociale et solidaire, et cesser d’en faire un domaine annexe des politiques ;
  • arrêter de polariser certaines activités (parcs technologiques, centres commerciaux…) pour enfin se donner les moyens de réduire les déplacements, avec également ici une journée par semaine sans voiture (comme cela se fait dans plus de 20 grandes agglomérations à l’étranger) ;
  • maîtriser spéculation foncière et les bulles immobilières par des politiques volontaristes de propriété publique, pour cesser la marchandisation du patrimoine ;
  • réinvestir l’espace public d’une culture populaire (ex : commerce ambulant) et de la gratuité (libérer les places des terrasses) ;
  • développer l’habitat participatif et l’auto-construction.

Bien d’autres propositions concrètes seront développées le jeudi 6 février au soir, dans la cohérence d’ensemble dessinée, à la fois sociale et écologique. Mais, d’ores et déjà, elles permettraient de lutter contre la pauvreté croissante et les exclusions sociales, contre les ségrégations de plus en plus importantes et l’exploitation des ressources du territoire. Bref, pour enfin cesser de faire de la ville, notre milieu de vie, une marchandise. Et les habitants en sont les premiers experts, avec un message politique clair : IM-PAUSONS-NOUS !

Contribuez au site

C’est quoi ça ?

Montpellier 4020… c'est une proposition de détournement et de critique constructive de cette "vision de la ville" de tous les "Grand Projets" urbains qui occultent le débat politique et citoyen sur l'avenir de nos villes. Ce site prend Montpellier et sa région comme (premier) cas d’école, et il y a de quoi faire. Il s'ouvrira sous peu à plusieurs autres villes, tant le terrain à reconquérir pour la démocratie est vaste. Il sert surtout la réflexion et la co-élaboration rapide avec le plus grand nombre (habitants, militants, associatifs...) d'autres projets pour une ville moins marchande et plus démocratique !